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Le temps n'existe pas

  • Photo du rédacteur: Robert Hamel
    Robert Hamel
  • 14 août 2024
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 oct. 2024

Image surréaliste de Julien H. représentant une tête d'homme en forme de château hanté à flanc de falaise
Le temps n'existe pas

Chaque soir je m’endors en rêvant que je m’éveille au bout de la nuit. Que tes yeux sont des extraterrestres en mission sur Terre et qu’ils sont venus enseigner l’amour aux générations à naître.


Le temps n’existe pas. C’est une légende urbaine. Il paraît qu’il passe – comme jadis le laitier – mais je ne l’ai jamais vu. Nous essayons de le traquer avec nos horloges mais il nous file entre les doigts. Et il n'accorde jamais d'entrevues.


Il n’y a que le présent. J’en suis maintenant convaincu. Ou des présents, devrais-je écrire. Mes sens sont incapables d’appréhender l'immobilité de l’éternité. Alors mon esprit dessine une ligne droite à partir de ma collection de présents (j’en ai de toutes les couleurs).


Les étoiles ont de tout temps fait la paix avec leur mortalité. Elles savent que leur lumière leur survivra. Nous sommes des étoiles qui s'ignorent. Nous préférons porter notre attention sur notre corps, ce véhicule qui sera tout décrépit en moins d’un siècle alors que notre âme ne prendra jamais une ride.


Le temps c’est comme les statistiques. Une série d’événements sans liens réels entre eux que je m'entête à relier en m'inventant toute une histoire. Pour expliquer l’inexplicable.


Expliquer l’inexplicable. C’est mon passe-temps préféré. Ça m’aide à gérer l’incertitude. L’incertitude ne porte pas de complet veston cravate et ne fait pas bonne impression devant un employeur potentiel. Une bonne explication c'est comme un beau CV. Ça fait mouche à tout coup.


Mon anxiété est indomptable. J’ai essayé de la promener très tôt le matin. Mais elle tire sur sa laisse et c'est elle qui me promène un peu partout comme un jeune chien fou. Je songe à lui raconter des histoires ou à lui chanter des berceuses le soir pour l’endormir. On verra ce que ça va donner.


Chaque fois que je vais ailleurs je me retrouve ici. L’ailleurs devient l’ici dès que j’y mets les pieds. J’en suis venu à la conclusion que, tout comme le temps, il n'y a pas d’ailleurs. Que des ici, un peu partout, déguisés en ailleurs pour nous faire croire qu’il est possible d’aller ailleurs qu’ici.


Et avant de me retrouver ailleurs, j'arrête ici.


© 2024 Robert Hamel. Tous droits réservés pour tout pays.

Image: Julius H.

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